Toute notre existence est rythmée par un jeu perpétuel de respirations. Le souffle s’adapte à nos actions et épouse toutes nos émotions. Cependant, peu d’entre nous s’en soucient.
Certes, nous respirons sans y penser, mais des trois grandes fonctions vitales – avec la digestion et la circulation – la respiration est celle sur laquelle nous pouvons agir volontairement et facilement.
« Souffle et cerveau sont si étroitement liés que la respiration a une influence décisive sur notre psychisme. Des exercices respiratoires réguliers déclenchent des mécanismes de neuroplasticité dans le cerveau, sans doute à l’origine de bénéfices durables. »
Qu'est-ce que le prânâyâma ?
Le prânâyâma désigne la globalité des techniques qui mettent en jeu le contrôle de l’énergie vitale, Prâna, au moyen de la respiration.
Le terme « prâna » est riche de sens. En médecine traditionnelle chinoise, on peut le traduire par Qi, énergie. La traduction la plus simple de prânâyâma est la régulation du souffle.
Chaque mouvement de la respiration est divisé en trois parties :
-Rechala, l’expiration. Elle est connotée dans le sens d’une faculté d’élimination, de purification et de transfert de l’énergie vitale d’un point du corps à l’autre.
-Pûraka, l’inspiration. Elle est associée à la faculté d’absorber, de faire descendre le prâna, l’énergie vitale, à l’intérieur du corps.
-Kumbhaka, le pot, le vase. Elle désigne la faculté de suspendre le souffle, de le sceller à l’intérieur du corps grâce à des fixations spécifiques, les mudras.
La différence entre un contrôle simple de la respiration et le prânâyâma réside principalement dans la mise en place de quatre éléments :
-la qualité du souffle
-le lieu de concentration
-les suspensions respiratoires rythmées
-l’utilisation de fixations intérieures (mudra et bandha).
Le contrôle et la suspension du souffle calment l’agitation intérieure. Ils créent les conditions d’une meilleure attention, plus stable, et augmentent la faculté de discernement.
Précautions
La pratique des prânâyâmas procure de nombreux bienfaits et est dépourvue de toute nocivité, à condition toutefois de respecter correctement les règles de la pratique. Il est déconseillé de pratiquer de longues suspensions respiratoires en cas d’hypertension, de troubles cardiaques et de troubles respiratoires.
Par ailleurs, la mise en place des bandhas (notamment mûla-bandha, qui consiste à resserrer doucement les sphincters des zones anale et urinaire) constitue une protection de l’organisme pendant les suspensions du souffle.
La justesse des attitudes physique et mentale est fondamentale pour l’exercice du prânâyâma. L’assise doit être un état de repos vigilant, d’éveil et de stabilité.
Apprendre à bien respirer
Apprendre à bien respirer peut paraître de prime abord simpliste, pourtant, nombre d’entre nous ont une respiration courte, restreinte, de faible amplitude.
Apprendre à respirer correctement permet une réduction des tensions intérieures et l’entretien d’une bonne vitalité. Améliorer sérieusement son souffle concourt à une meilleure qualité de vie.
En moyenne, le volume d’air inspiré et expiré par une femme d’âge moyen ne dépasse guère les 500 mL alors qu’elle dispose d’une capacité pulmonaire totale de 4200 mL !
En conclusion
Travailler notre respiration est un chemin vers une meilleure connaissance de soi et une meilleure santé. Les prânâyâmas sont pour cela des outils merveilleux !
Pour aller plus loin
Livres
Il en existe des dizaines qui traitent de ce sujet. Je vous conseille « Le souffle, énergie du yoga, philosophie et pratiques du prânâyâma », de Boris Tatzky (Editions Le Courrier du livre)
Cours
Je propose chaque mardi de 11h30 à 12h30 une séance de prânâyâma et méditation. Plus d’informations ici.
Je proposerai également une séance le dimanche 2 avril 2023, de 16h30 à 17h30 (voir l’onglet « Actualités »).
Vous trouverez également de nombreux professeurs de yoga incluant les prânâyâmas dans leur enseignement.
