La question du vermifuge peut paraître étonnante aujourd’hui tant la tradition s’est perdue… Pourtant, il y a seulement quelques décennies, les parents administraient deux à trois fois par an une solution vermifuge aux enfants.
Bien sûr, la vie à la campagne, le contact avec les animaux de ferme, et des normes d’hygiène alimentaire plus difficiles à atteindre favorisaient la contamination et l’infestation.
Nous pensons aujourd’hui être plutôt bien protégés contre ces désagréments, et la tradition du vermifuge a donc été progressivement abandonnée… Pourtant, les parasitoses sont loin d’avoir disparu : elles seraient même en augmentation dans le monde.
Pourquoi sommes-nous encore exposés ?
Les occasions d’être contaminé ne manquent pas :
animaux contaminés vivant à la maison ;
voyages dans des pays exotiques ;
fruits et légumes mal lavés ou venant de loin ;
viande ou poisson cru ou insuffisamment cuit ;
oubli du lavage des mains avant les repas ;
piqûres d’insectes.
À cela s’ajoute un microbiote intestinal fragilisé chez de nombreuses personnes (alimentation industrielle, stress, mauvaise digestion), ce qui diminue les défenses naturelles. Certains parasites cohabitent de façon silencieuse dans le microbiote, mais peuvent devenir problématiques lorsque l’équilibre est rompu.
On estime que jusqu’à 70 % de la population pourrait être porteuse de parasites, en général en quantités trop faibles pour être pathogènes.
Les enfants sont particulièrement touchés, mais aussi les personnes âgées ou immunodéprimées.
Quelles conséquences ?
Les parasites se fixent sur la muqueuse intestinale et détournent pour eux minéraux, vitamines et oligo‑éléments, pouvant entraîner :
malnutrition malgré une alimentation correcte ;
anémie inexpliquée ;
aggravation d’allergies alimentaires et saisonnières ;
hyperperméabilité intestinale ;
affaiblissement des défenses immunitaires, favorisant infections virales, bactériennes ou fongiques.
Dans son ouvrage Les parasites, ces hôtes invisibles qui envahissent notre corps, le Pr Philippe Humbert rappelle également le lien fréquent entre parasites intestinaux et manifestations cutanées : prurit, eczéma, urticaire. Il note que ces symptômes sont souvent “mal attribués” alors qu’ils relèvent d’une perturbation de la barrière intestinale et du système immunitaire.
La médecine chinoise arrive à la même conclusion : d’après les textes classiques, les intestins et les poumons gouvernent ensemble la qualité de la peau et des muqueuses. Quand l’intestin est perturbé (humidité, parasites, stagnation), la peau peut présenter des démangeaisons, éruptions, sécheresse ou encore hypersensibilité.
Quels signes doivent alerter ?
Certains symptômes, surtout lorsqu’ils s’aggravent autour de la pleine lune (période de reproduction des parasites), doivent faire penser à une parasitose :
démangeaisons de l’anus, du nez, des oreilles (aggravées la nuit) ;
bruxisme (grincement des dents la nuit) ;
nervosité, insomnie, anxiété, fatigue, cernes marquées ;
douleurs abdominales, diarrhée, constipation, troubles digestifs chroniques ;
toux sèche persistante ;
perte de poids inexpliquée ;
poussées d’eczéma ou d’urticaire.
Comment confirmer une parasitose ?
Le diagnostic reste difficile, comme le souligne le Pr Humbert, car les examens donnent souvent de faux négatifs :
« On a longtemps cherché des vers ou des traces de leur présence dans les selles, mais la recherche est négative dans 90 % des cas chez des personnes pourtant infestées. »
Pour affiner le diagnostic :
Une coproculture (examen des selles) peut être réalisée, idéalement autour de la pleine lune et répétée plusieurs fois, car les faux négatifs sont fréquents. Comme l’écrit le Pr Philippe Humbert dans son ouvrage Les parasites, ces hôtes invisibles qui envahissent notre corps : « Si vous allez dans le lac avec un fil et un hameçon, il est possible que vous ne rameniez pas de poisson. Allez-vous en déduire qu’il n’y a pas de poisson dans le lac ? Pendant des dizaines d’années, on s’est évertué à chercher des vers ou des traces de leur présence (larves, œuf) dans les selles […]. Il a fallu attendre 2015 pour qu’on démontre enfin que la recherche de parasites dans les selles était négative à 90 % chez des personnes pourtant infestées. »
Un bilan sanguin montrant une hausse des éosinophiles peut être évocateur, mais cette élévation peut être transitoire. Il est important de garder toutes vos prises de sang. En effet « si le médecin pouvait avoir connaissance de toutes les prises de sang antérieures qui comportent un comptage des éosinophiles (globules blancs particuliers figurant sur la numération formule), il pourrait connaître avec une relative précision la date de l’infestation. On connaît en effet le délai entre l’infestation et le pic maximal des éosinophiles. Pour l’ascaris, il est de 20 jours, pour le trichocéphale de 25 jours, pour l’anguillule et pour le bothriocéphale de 40 jours, pour le taenia de 60 jours, pour l’ankylostome de 80 jours, pour la grande douve de 90 jours et pour la bilharziose de 60 jours. »
Le dosage des anticorps (IgE, IgG, IgA) peut être demandé, mais certains parasites trompent le système immunitaire.
Si l’infestation est importante, un avis médical et un traitement adapté s’imposent.
Que faire ?
Il est conseillé de traiter toute la famille et les animaux de compagnie simultanément pour éviter les réinfestations.
Pendant une cure vermifuge, il est important de soutenir le foie et le transit pour aider à évacuer les toxines, restaurer la muqueuse et rééquilibrer le microbiote.
Quelques conseils inspirés de la médecine chinoise peuvent accompagner la cure :
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privilégier des aliments chauds et digestes (bouillons, riz, légumes cuits) pour préserver l’énergie de la Rate ;
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consommer des légumes amers (endives, radis noir, s’ils sont de saison) pour “chasser l’humidité” et alléger le Foie ;
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éviter les excès de sucre, d’alcool et les aliments crus en excès ;
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favoriser la respiration et la marche pour soutenir la fonction Poumon et apaiser la peau.
Lavez également draps, serviettes et sous‑vêtements à haute température pendant la cure.
Vermifuges possibles sans ordonnance
1. Traitement classique (médicamenteux)
Fluvermal (flubendazole, Sanofi), en pharmacie sans ordonnance.
Molécule antiparasitaire de synthèse, efficace sur de nombreux vers intestinaux, mais ne traite pas tous les parasites. En cas de doute ou persistance des symptômes, il est essentiel d’affiner le diagnostic avec un médecin afin d’adapter le traitement. D’autres médicaments existent contre les parasites (sur ordonnance).
(Ne pas utiliser chez la femme enceinte sans avis médical, et respecter la posologie.)
À noter : tous les médecins ne sont pas sensibilisés à la question des parasites, qui reste encore largement sous‑diagnostiquée.
Le Pr Philippe Humbert, spécialiste en médecine interne et dermatologie, auteur de Les parasites, ces hôtes invisibles qui envahissent notre corps, consulte en visioconférence pour accompagner les patients dans cette démarche.
2. Traitements naturels
Vermifluide (CopMed): solution buvable à base de plantes (ail, thym, camomille matricaire, noyer, courge, gingembre), sans alcool ni conservateur. Si vous souhaitez commander, vous pouvez utiliser ce code promo (5% de réduction): VIPA74931
(Déconseillé aux personnes sous anticoagulants, chez la femme enceinte ou allaitante.)Sirop végétal Massif de Chartreuse: sirop traditionnel concentré de plantes amères et aromatiques (ail, absinthe, thym, cannelle, girofle, camomille, gentiane, réglisse, noyer, tanaisie, armoise, lavande) avec extrait hydroalcoolique dans un sirop de sucre de canne bio.
(Plus concentré et tonique, à manier avec prudence chez les enfants ou les personnes fragiles.)- Le programme antiparasitaire du Dr Hulda Clark:
Le Dr Hulda Clark a mis au point un protocole naturel visant à éliminer une grande variété de parasites, basé sur l’association de trois plantes :
Noyer noir (teinture de brou de noix noire)
Artemisia annua (armoise annuelle)
Clous de girofle
Ces trois plantes agissent en synergie :
le noyer noir tue les parasites adultes,
l’armoise attaque les formes intermédiaires,
et les clous de girofle détruisent les œufs.
On trouve aujourd’hui des complexes tout prêts (“Cure Clark”) associant les trois ingrédients sous forme de gélules ou de teinture, avec un protocole progressif sur 2 à 6 semaines selon les fabricants.
Elle préconisait également de renouveler la cure plusieurs fois par an et de l’accompagner d’une bonne hygiène intestinale et alimentaire.
D’après ma réflexion et mon expérience en médecine chinoise, il me semble que ce programme, relativement long et composé de plantes aux propriétés plutôt tièdes à chaudes, peut ne pas convenir aux personnes présentant une forte chaleur interne selon les principes de la médecine chinoise. Dans ce cas, il est préférable de demander conseil à un praticien de médecine chinoise avant de se lancer.
Aliments connus pour leurs vertus anti-parasitaires
En complément des cures, certains aliments ont des propriétés vermifuges intéressantes :
Ail cru : antimicrobien et antiparasitaire puissant, à consommer écrasé pour libérer l’allicine.
Graines de courge : riches en cucurbitine, elles paralysent les vers intestinaux.
Papaye (notamment ses graines) : utilisée traditionnellement contre les parasites.
Thym, origan, cannelle, clou de girofle : épices aux huiles essentielles antiparasitaires.
Carottes râpées, betterave, grenade, noix de coco : aliments riches en fibres et en composés antiparasitaires.
Absinthe, tanaisie, gentiane : plantes amères connues pour leur effet vermifuge.
Dans la mesure du possible, je recommande de privilégier parmi ces aliments ceux qui sont locaux et de saison, afin de respecter à la fois votre santé et l’environnement. Intégrer régulièrement ces aliments dans son alimentation, tout en limitant les sucres raffinés et les produits ultra-transformés, aide à maintenir un terrain défavorable aux parasites.
Et en pratique ?
Renouer avec la tradition du vermifuge, deux fois par an (de préférence autour de la pleine lune), est un geste simple de prévention.
Le Pr Humbert insiste : traiter ne consiste pas seulement à “tuer le ver”, mais aussi à réparer la muqueuse et restaurer un bon équilibre intérieur.
La médecine chinoise rappelle également que la santé de l’intestin conditionne celle de la peau, du souffle et des défenses naturelles.
Pour les femmes enceintes ou allaitantes, demandez toujours un avis médical préalable.
Pour aller plus loin :
Les parasites, ces hôtes invisibles qui envahissent notre corps, Pr Philippe Humbert, Guy Trédaniel Éditeur.
Les informations et conseils délivrés sont issus d’une base bibliographique de référence (ouvrages, publications scientifiques, etc.). Ils sont donnés à titre informatif et ne doivent en aucun cas se substituer à un diagnostic, une consultation ou un suivi médical. En cas de doute, demandez conseil à un(e) professionnel(le).